Un vent de fraicheur, de renouveau s’était abattu sur l’appartement de Nolaan. Leur relation évoluait à grande vitesse et dans ce sens, c’était plus que désirable. Lui proposer d’emménager était une preuve de plus qu’il tenait à elle plus qu’à n’importe qui d’autre. Et bien qu’elle le savait déjà depuis longtemps maintenant, elle ne pouvait s’empêcher d’être satisfaite qu’il le confirme encore aujourd’hui. Dix ans plus tôt on lui aurait dit qu’elle emménagerait avec Nolaan autrement qu’en colocation, elle ne l’aurait certainement pas cru. On lui aurait dit ça, elle se serait bien marrée en disant qu’elle ne pourrait jamais supporter son imbécile de meilleur ami 24h/24 – bien que c’était déjà ce qu’elle faisait à l’époque. On ne pouvait pas nier qu’il lui arrivait de penser à Michaël de temps à autre, mais aujourd’hui elle ne le voyait plus comme un amour perdu, mais plus comme le souvenir de quelqu’un qui a fait partit de sa vie. Certes, elle l’avait aimé, profondément aimé, mais rien n’était comparable à ce qu’elle ressentait pour Nolaan, même Michaël n’arrivait pas à sa cheville, pour la seule et simple raison qu’elle l’avait toujours aimé. Au final elle avait simplement fait passer ses sentiments pour Michaël au-dessus de ceux qu’elle ressentait pour Nolaan, probablement pour ne pas souffrir, le sachant coureur de jupons. Et le jour où elle apprit le décès de Michaël, son cœur s’était brisé de cette perte mais aussi de la bêtise qu’elle avait commise. Comment avait-elle pu ignorer aussi longtemps les sentiments qu’elle ressentait pour Nolaan et surtout, comment avait-elle pu faire passer Nolaan, celui qui a toujours été là pour elle, au second plan ? Inadmissible et si on lui demandait aujourd’hui, probablement que oui, elle regrettait. Ça lui aurait sûrement permis de moins souffrir, d’être avec Nolaan bien avant cela. Elle le savait, si Michaël n’était pas décédé, elle aurait fini par se tourner vers Nolaan, indéniablement. C’était ça, la même chose dans le décès de Michaël, c’est qu’elle ne l’avait pas fait souffrir en le quittant pour son meilleur ami. Et elle l’aurait probablement fait, plus tard certes, mais elle l’aurait fait. Pour finalement finir comme aujourd’hui, à emménager avec Nolaan, nageant dans le bonheur le plus total, oubliant jusqu’à sa possible grossesse qui lui faisait tellement peur. Sentir ses lèvres contre les siennes, ses mains sur sa peau, c’était ça le bonheur finalement. Elle le touchait du bout des doigts, elle le savait, et elle comptait bien en profiter pour de nombreuses années. Bien évidemment, elle était consciente que des disputes allaient forcément éclater comme dans chaque couple. Certaines allaient faire très mal, d’autres seraient moins fortes, mais au final ils en ressortiraient toujours plus forts, comme à chaque fois. Elle était de toute façon persuadée qu’ils s’en sortiraient ensemble, que leur couple tiendrait chaque choc, elle ne pourrait se séparer de lui, c’était impossible, non envisageable.
Mais l’heure n’était plus à la pensée, juste à l’instant présent où Nolaan réussissait à la faire rire malgré tout, comme toujours.
« Ferme la et profite comme tu sais si bien le dire. » C’est ce qu’il lui sortait constamment. Ça avait commencé lorsqu’il avait entreprit de la sortir de son trou noir.
Profite de la vie, arrête de chouiner, viens avec moi, prépare ton sac je t’emmène, tais-toi et regarde le film c’est pour toi que je regarde ça… Tout ça, ça faisait son Nolaan, son unique Nolaan. Nolaan l’effeuillait, lentement, tendrement, ne manquant pas de déposer des baisers sur sa peau qui la faisait sans arrêt frissonner. C’était ça qu’elle recherchait, ce frisson qui la faisait sentir vivante, et elle ne le vivait qu’aux côtés de Nolaan. Evidemment elle l’avait aussi vécu avec Michaël, mais c’était tellement différent. Avec Nolaan elle le vit à fond, le ressent pleinement, c’est tellement plus intense et indescriptible qu’au final elle ne cherchait pas à comprendre, se laissant emporter dans ses bras. Autant dire que la dernière pensée qu’elle eut, sans que celle-ci soit perverse, s’était tournée vers une possible grossesse. Effectivement, en imaginant qu’il n’y aucun risque qu’elle soit enceinte à l’heure qu’il est, on imaginerait tout aussi facilement que les heures qui allaient suivre seraient possiblement des heures propices à la procréation.
__________________________________________________________________________________________
Son regard émeraude s’était porté sur Nolaan, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres. Une fois de plus ils s’étaient prêtés à des jeux d’adulte, et ce n’était pas déplaire à Colleen, bien au contraire d’ailleurs. Elle l’observait en train de remettre sa chemise alors que de son côté, elle se trouvait être nue comme un ver, au creux des draps de Nolaan. Si on lui avait demandé comment elle se sentait à cet instant, la réponse n’aurait pas mis de temps à sortir, elle aurait tout simplement répondu qu’elle se sentait bien. Oh oui, évidemment qu’elle était consciente que c’était aujourd’hui, mais elle n’y pensait pas, ou plutôt elle voyait ça du bon côté. Nolaan l’avait suffisamment rassurée il y a deux semaines de cela pour lui prouver que peu importait le résultat, qu’il resterait là et que cela ne changerait absolument rien entre eux. Et elle le croyait, plus que tout, et c’est sûrement pour cela qu’elle se sentait si zen, en symbiose avec elle-même. Le sourire qu’elle abordait ne s’effaçait pas alors qu’elle pensait à tous ses cartons entassés un peu partout dans l’appartement. Son côté organisé leur avait permis de mettre chaque carton à leur place, là où ce qu’il contenait devait aller. Et le côté un peu fou de Nolaan, leur avaient surtout permis de laisser ses cartons de côté pour profiter de chaque coin de l’appartement pour exprimer leur amour encore tout jeune. Elle fût assez vite sortit de ses pensées quand Nolaan prit la parole, et voir le test de grossesse, contrairement à ce qu’elle croyait, ne lui faisait pas peur, pas le moins du monde. « Oui c’est aujourd’hui. » Elle l’observait, toujours, sans relâche, comme pour trouver en lui le courage… de se lever. Et oui, pour le moment tout ce qu’elle pensait c’est qu’elle se sentait plus que bien dans ses draps et qu’elle n’avait pas envie de les quitter, quitte à tenter de nouveau Nolaan pour qu’il rejoigne et soit avec elle encore plus longtemps, à ne penser à rien d’autre si ce n’est eux. Les yeux posés sur lui, elle se mit en position assisse, tentant de déceler chez lui ce qu’il ressentait, ce qu’il pensait. Mais Nolaan restait le même, cet homme qui l’a faisait passer avec lui-même. S’il était inquiet, elle ne le saurait probablement pas. Les seuls moments où il s’autorisait à lui dire sa souffrance c’est lorsque ça ne le concernait que lui. Dans cette histoire ils sont deux et elle le connait assez pour savoir qu’il ne laissera pas passer un soupçon de doute.
Levant ses fesses elle prit le test de grossesse en main quand il se décidait à lui tendre. Attrapant son portable au passage pour constater le nombre de minute qu’il fallait attendre pour que le test affiche positif ou négatif, elle était en route pour s’exécuter. Nolaan avait raison, ça ne savait à rien d’attendre plus longtemps pour savoir si elle attendait un enfant de lui ou non. Elle secouait et hochait la tête en même temps. Non pas qu’elle était contradictoire mais
« D’accord, pas de pleurs, pas de cris, pas de tristesse. Juste nous deux, peut-être un petit bout et c’est tout. Qui vivra verra il parait, alors vivons » Un baiser se déposait sur la joue de Nolaan, doux, tendre, à l’image que Colleen renvoyait. Il se trouvait qu’elle n’était toujours pas stressée, bien qu’un léger sursaut s’était manifestait quand Nolaan la retenue un instant. Tenant toujours le drap l’entourant, elle passait son bras libre autour de lui. Respirant doucement son odeur, elle ne put s’empêcher de rire à la proposition qu’il allait lui faire. Souriant à son baiser volé, elle disparaissait de sa vue en quelques secondes, déterminée à savoir. Repassant juste sa tête à l’entrebâillement de la porte, elle se permit une petite remarque
« Tu vas apprendre que je vais toujours aux WC après l’amour, ça me donne envie de pipi. » Un rire fin émanait de ses lèvres alors qu’elle reprenait la direction des toilettes. S’enfermant à l’intérieur, elle ne réfléchissait pas vraiment à ce qu’elle faisait, elle devait le faire point final. Lorsqu’elle déballait le test, elle ne put s’empêcher de sourire lorsque ses yeux se posèrent sur la notice, pile où celle-ci disait que si deux traits apparaissaient c’est ce qu’elle était enceinte. Mais son attention se reportait sur son téléphone qui se met à vibrer et à s’allumer pour la même occasion. Un nouveau sourire, plus franc, laissait plus à un rire en lisant le message.
- Citation :
- On verra bien, laisse-moi le temps de faire pipi quand même, c’est dur tu sais. xD
L’humour, l’humour et toujours l’humeur, c’est comme ça qu’elle s’était parée à la souffrance et au chagrin, et c’est aussi comme ça qu’elle montrait à Nolaan qu’il n’y avait rien à craindre et qu’elle ne stressait pas le moins du monde.
En quelques minutes seulement, elle avait fait ce qu’elle devait faire et elle était passée par la salle de bain pour se laver les mains après avoir refermé le bouchon du test de grossesse. Mais elle ne comptait pas attendre les quelques minutes qui la séparait du verdict toute seule. Quittant la salle de bain, toujours avec le drap recouvrant son corps, elle rejoignait Nolaan à la cuisine. Bizarrement, en entendant les craquements du gâteau, ça ne l’étonnait guère « Un jour c’est à toi qu’on va demander si tu es enceinte ou non. » S’approchant de lui, elle se plaçait sur ses genoux alors que sa main lui piquait un gâteau. Le test de grossesse dans l’autre main, elle avait les yeux qui passaient de son téléphone qui affichait l’heure à la petite casse de test de grossesse. Elle avait l’impression que le temps avait stoppé sa route. Elle n’entendait plus le bruit de la ville, ce petit brouhaha qu’on entend souvent jusqu’à ce que le résultat s’affiche. Elle avait tout simplement l’impression de rêver. Ses espoirs renaissaient et la vie reprenait son cours dans une explosion d’adrénaline. Le sourire aux lèvres, trépignant sur place, elle se tournait vers Nolaan lui montrant le test.
« Tu sais ce que ça veut dire ? » Oh non, elle savait bien qu’il ne savait pas, il ne prenait jamais la peine de lire les modes d’emploi alors pour quelque chose qu’il n’allait pas faire encore moins. Un sourire malicieux s’affichait sur les lèvres rosées de la jeune femme.
« J’hésite à te le dire, je suis pas sûre que tu le mérites après tout, tout à l’heure tu m’as menacée de me priver de baisers… bien qu’on ai fini au final… ouais, ça rattrape le coup, t’as le droit de savoir. » Posant le test de grossesse, elle levait ses fesses de sur Nolaan pour les poser sur table, poussant légèrement le paquet de cadeau. Pour cette annonce elle voulait être en face de lui, tout simplement. Son sourire ne l’avait pas quitté, et elle ne disait toujours rien, rien que pour embêter Nolaan.
« Je me demande si t’es stressé n’empêche, t’es stressé ? » Une petite saloperie qui après un bref rire, ne laissait pas le temps à Nolaan de réagir.
« On va avoir un bébé mon ange. » Tout simplement…