Hunter avait planifié sa journée, comme il l'a visualisait souvent. Vous savez, cette confortable monotonie qui vous évite bien des malheurs. Il avait vu la chose sous le même angle que tous les jours: se lever, se doucher bosser et achever une soirée avec un verre de whisky dont il se délecterait. Sans doute en profiterait-il également pour séduire une jolie femme qui passerait non loin de lui et lui sourirait. Mais il s'était avéré que cette journée si organisée c'était révélée bien plus différente qu'il ne l'aurait songé. Comme souvent finalement, les plans qu'ils échaffaudaient s'effondraient bien malgré lui. C'était en écoutant ce message vocal, après une journée de boulot plutôt calme, ou il avait plus parlé à Slava avec un café en main plutôt que réellement bossé. « Hunter ? Bon, désolé de te l'apprendre par messagerie vocale mais bon, fallait bien que je le dise d'une façon ou d'une autre: Sutton, elle revenue. Et … merde, attend je t'appelle plus tard. » La nouvelle avait étrangement fait l'effet d'une bombe, oh il savait qu'elle était là mais être confronté au fait qu'il devait aller la voir, tôt ou tard, lui parler, c'était plus dérangeant que de seulement se dire ''oh tient, Sutton est de nouveau à Boston'' .

Hunter avait finalement inlassablement tourné et viré afin de trouver la bonne excuse pour ne pas y aller. Ou la bonne raison d'y aller. Allez savoir. Toujours est-il que sans trop savoir par quel incroyable miracle, il se trouva devant la porte de la maison ou elle vivait, attendant qu'elle daigne ouvrir la porte, sans trop savoir qu'elle réaction elle aurait. Ou quel réaction lui-même, aurait. « Hunter. » Avait-elle dit, surprise en ouvrant la porte, vêtue d'une simple serviette. Au moins, elle connaissait encore son prénom, c'était toujours ça, s'était-il dit, un léger sourire affiché sur son visage. Constatant avec effarement qu'elle ne daignait pas le laisser entrer, il posa des mains amicales sur ses épaules dénudées et entra par lui-même dans l'appartement. « Alors Sutton, on donne même plus de nouvelles ? » S'enquit-il, sans une once de méchanceté, uniquement une certaine ironie et amertume pour ce temps passé sans nouvelle. A l'heure actuelle, hunter ne doutait pas que sa relation avec Sutton était terminée, bien qu'aucun d'eux n'y ait officiellement mit un terme, toutefois, il devait avouer que malgré cela, il tenait encore vraiment beaucoup à elle et il s'était fermement inquiéter, ses derniers temps. « Je suis ravi de te revoir aussi. » Ironisa-t-il en se remémorant sa tête lorsqu'elle avait ouvert la porte. Hunter se tourna finalement vers elle, fixant son regard perçant. « Comment ça va Sutton ? » S'enquit-il, attendant une réponse sincère à cette question. Oui, Hunter lui en avait voulu, de s'enfuir comme ça, surtout si peu de temps après le coup dur vécu avec son ex-femme, mais quand bien même sa rancune fut-elle tenace qu'il devait indéniablement avouer qu'il tenait vraiment beaucoup à elle.

Le point de non retour. Hunter n'en connaissait pas à la perfection la définition, il savait simplement que d'une certaine façon, avec Sutton, il l'avait atteint. Ou ils en étaient ? Pour lui, peu importait, elle avait fuit, sans crier gare, le laissant dans sa peine peu de temps après son divorce, c'était mal venue et le point de non-retour, il l'avait vu la. A l'instant ou il avait perdu la confiance qu'il lui avait donné. Mais finalement, l'avait-il réellement atteint, maintenant qu'il était allez la voir ? La rancune s'était peu à peu atténuée alors qu'il avait put réfléchir sans l'influence de sa voix, ni de son visage. Il s'était fermé à tout se qui l'a concernait comme si s'en était devenu un fléau. Sutton était le bourreau qui avait achevé son cœur après le passage de son ex-femme. Et il avait la vague impression que malgré ça, elle lui en voulait, à lui. « Comme si tu t'en préoccupais. » Avait-elle presque craché, le blessant plus qu'elle ne pouvait le penser, même s'il restait stoïque, comme intouchable. Distant, éloigné, le cœur cammouflé et les sens voilé pour ne pas se faire mal. Soudainement, à cette phrase qu'elle avait si sèchement lancé, il se demanda se qu'il faisait là. Pourquoi il perdait son temps à venir s'inquiéter pour elle alors qu'elle se fichait éperdument de lui. Sa fuite précipitée l'avait ma foi, plutôt bien prouvé et il revenait quand même s'assurer qu'elle allait mieux. Qu'elle ne se sentait pas trop mal. Il devait être sadomasochiste dans le fond. Depuis quand cherchait-il a souffrir ? Sans doute depuis qu'il aimait assez Sutton pour ne pas faire fit de son abandon soudain et du vide qu'elle avait laissé pendant quelques temps. De la rancune tenace qu'il lui avait voué et qu'il lui vouait encore mais qu'il dissimulait pour pouvoir la soutenir. Quand bien même ne voudrait-elle pas de son soutient. « Arrête, tu sais très bien que je m'en préoccupes. » Hunter parlait sereinement, comme toujours, il faisait preuve d'un self-control impression, contrôlant les émotions qui, s'il les avait écouté, l'aurait emmené à gueuler sur Sutton avant de la prendre dans ses bras pour lui montrer qu'il tenait à elle quand bien même ne le croirait-elle pas, cette tête de mule. « Ouais c'est ça. » Pesta-t-elle une nouvelle fois lorsqu'il eut dit d'un ton ironique que lui aussi – sous entendant qu'elle l'avait dit – était content de la revoir. Cette marque de cynisme dont elle fit preuve, Hunter ne se donna même pas la peine d'y répondre se contentant de sourire vaguement sans rien dire d'autres. Il ne se perdrait pas dans une discutions pleine de sombre cynisme. Il n'était pas là pour ça. En fait, il ne savait même pas réellement pourquoi il était là.

« Onnh, ce qu'il est chou, il me demande comment je vais. Pour être franche, j'ai jamais connu mieux ! Je suis enfermé dans cette p*tain de maison à journée longue, c'est à peine si je peux aller travailler parce que j'ai hérité de la maladie de ma mère. Mais bien évidemment même si ma génétique tue, je ne peux rien y faire sauf me rabattre sur mon sort. Donc si je récapitule tout depuis le début, j'ai connu des jours meilleurs, merci de t'en soucier.  » Hunter resta impassible tandis qu'elle déversait son mécontentement, se demandant si elle lui en voulait à lui ou à la maladie. Il ne comprenait plus grand chose de toute façon, alors il se contentait de rester stoïque, attendant qu'elle se calme, qu'elle cesse de s'énerver contre lui. Peut-être que ça lui faisait du bien, de toute façon, s'énerver, craquer. Soit. Qu'elle le fasse alors, il s'en fichait. « Tu ne voudrais pas la fermer trente seconde et cesser de t'insurger contre moi juste pour une pitoyable question, qui plus est banal ? » Demanda-t-il, le plus calmement du monde cela dit. Il ne haussait pas le ton, ne s'énervait pas, n'avait pas d'air exaspéré. Juste ce calme ambiant dont il faisait toujours preuve. S'énerver, c'était laisser l'autre gagner. Et Hunter ne perdait jamais. « Je peux me mettre quelques choses ou bien tu peux plus te contenir et veux commencer les préliminaires tout de suite ? » Avait-elle dit, comme si l'idée de coucher avec elle lui avait traversé l'esprit lorsqu'il était venu. Le fait qu'elle pense ça le blessa d'ailleurs plus que le ton qu'elle avait prit quelques secondes plus tôt même s'il n'en montrait pas forcément grand chose. Levant les yeux au ciel, il pointa d'une main las l'escalier qu'il présumait être celui qui conduirait à la chambre. « Fait donc, j'ai tout mon temps, j'ai prit mon après-midi. » Dit-il confiant. Prêt à camper là s'il le fallait pour avoir une discutions construire avec Sutton. Hunter l'a connaissait assez pour savoir qu'à force de calme et d'insistance savamment dissimuler, elle finirait par se radoucir. Et tout le monde savait qu'Hunter, en terme de patience et de self-control, était le meilleur.

Il patienta donc, un peu trop longtemps d'ailleurs et il soupçonnait le fait que Sutton ait fait exprès de mettre du temps en espérant qu'il est déguerpis. Si c'était le cas, elle le connaissait moins bien qu'il ne l'aurait pensé. Lorsqu'elle revint, Hunter afficha un léger sourire. « Je crois que je te préfère comme ça. » Dit-il, toujours sereinement. Passant une main sur sa mâchoire, il observa un instant la pièce, comme pour voir si elle avait tout se qu'il lui fallait ou s'il lui manquait quelque chose, peut importe si ce fut un truc insignifiant. Finalement, il reporta son attention sur elle. « On peut parler, ou tu comptes encore me dire quelque chose de désagréable dans l'espoir vain de me voir partir ? Parce que si c'est le cas, j'attends que tu ais finis, pas de soucis. » L'ironie. La marque de fabrique d'Hunter, sans aucun doute. Sans aucun doute attendait-il une quelconque réaction de Sutton, pariant intimement sur le fait qu'au vue de ce cynisme, elle resterait sèche mais n'en demeurerait pas moins friande de connaître les raisons de sa venu. Dans le fond, il avait l'intime conviction qu'elle n'était pas totalement mécontente de sa venu, même si, visiblement, elle ne voulait pas pour autant de lui dans les parages, comme si soudainement, elle s'était mis à le détesté. Pour une raison qu'il ne saisissait pas encore.

C'était comme un long tunnel. Sombre, froid, peu accueillant. Une course effrénée pour se sentir mieux. Hunter avait passé son temps à courir. Pour fuir son ex-femme, pour oublier Sutton, pour ne plus haïr son frère, pour trouver le courage de remonter totalement la pente, pour être heureux. Bref, il espérait vainement que sa course le mènerait vers le bout du tunnel, là ou se trouverait la lumière qu'il recherchait tant, cette ''paix intérieur'', finalement. Puis finalement, il avait eut la vague impression de rebrousser chemin en débarquant chez elle. Comme s'il venait de stopper sa course et de faire demi-tour, s'enfonçant de nouveau dans la pénombre dont peut-être, il ne sortirait jamais. Peut-être étais-ce plus simple, dans le fond, de s'éloigner de qui blessait les coeurs ? S'éloigner de Sutton en l'occurrence. Cesser de se tourmenter et la laisser vivre cette vie qu'elle méritait de vivre. « Vas-y, je t'écoute. » A son grand étonnement, elle n'avait pas rétorqué de façon cynique une quelconque phrase qui se voulait détestable et à laquelle il n'aurait pas eut de réaction. Se qui le rendait d'autant plus serein, de voir que finalement, elle s'adoucissait. Il était véritablement prêt à lui lancer une incroyable tirade sur leur passé commun, leur séparation non-officielle amis qui, dans le fond semblait presque être une évidence après aussi longtemps sans nouvelle l'un de l'autre mais il n'en eut pas l'occasion. Hunter sentir le contact de ses lèvres sur les siennes avant même d'avoir eut le temps de prononcer un quelconque mot. Un frisson lui parcourut l'échine tandis que ce contact autrefois si familier semblait transpercer son corps. Malgré tout, il ne parvenait pas à savoir si c'était plaisant ou non, de retrouver cette sensation, partagé entre l'intime conviction que répondre à ce baiser n'était peut-être pas la meilleure chose a faire mais ne pas y répondre engendrerait sans doute des regrets.

Une nouvelle fois, il n'eut pas l'occasion de parler, le doigt de Sutton venant lui intimer de ne pas le faire. Elle qui s'était montré si froid et avare de mots se révélait finalement être un moulin à parole ?Hunter n'en demeurait pas moins intrigué parce que la demoiselle aurait pu avoir à dire. «Laisse moi parler d'abord. S'il-te-plaît. » Toujours serein, bien que désormais piqué par une curiosité sans nom, Hunter ne fit qu'acquiescer, demeurant, comme à son habitude, parfaitement impassible. Il enserra légèrement sa main lorsqu'elle y mêla ses doigts au sien. Que faire d'autres ? Même s'il l'avait voulu, il ne l'aurait jamais réellement repoussé, par amour toujours présent ou au nom du passé ? Ah, il n'en savait fichtrement rien et tout son être venait d'être étrangement chamboulé par le chaud-froid dont elle venait de faire preuve, tantôt acerbe, tantôt plus qu'expressive à son égard. « Je suis consciente que je t'ai abandonné comme une ordure, et que rien ne vas pouvoir m'excuser. Mais... je suis malade, et je ne pouvais tout simplement pas me supporter moi-même pleurer la mort de ma mère, alors d'apprendre que j'avais sa maladie, ça m'a mise à l'envers. Je comprendrais, que tu me repousses, que tu veuilles plus me parler. Je.. j'ai tellement besoin de toi. Chaque fois que je rêve de ton visage, je m'en veux d'être partie et de n'avoir rien dit. Ça me hante à un point tel.. Je n'arrive même plus à pensé ou à vivre correctement. » Cette tirade-ci différait grandement de la précédente, pour tout un tas de raisons, mais la plus flagrante demeurait les larmes qui perlaient aux coins des yeux de Sutton, créait une boule au creux de son ventre, voir quelqu'un pleurer, il n'avait jamais aimé ça. Voir une femme pleurer encore moins. Alors évidemment, voir Sutton pleurer ne lui plaisait en rien. Instinctivement, il l'attira totalement vers lui, serrant ses bras autour d'elle dans une étreinte qui se voulait affectueuse, déposant un baiser sur son front en signe de réconfort. « Je suis désolé. » Avait-elle alors dit, pleurant de plus belle. Ne faisant qu'enserrer un peu plus le cœur d'Hunter. Oh, il aurait pu lui dire qu'il ne lui en voulait pas, mais il ne voulait pas lui mentir. Malgré tout, il avait ce fond d'amertume, ce souvenir cuisant de l'inquiétude qu'il avait porté à ce manque de nouvelle durant de longs moments. Pourtant, cela semblait sur l'instant bien dérisoire. Hunter attrapa le menton de la jolie blonde avec douceur, affichant un léger sourire qui, lui aussi, comme chacun de ses précédents gestes, se voulait réconfortant. « Eh, ça va aller, d'accord ? Pleure pas Sutty. » La serrant une nouvelle fois contre lui, il embrassant doucement son front, une nouvelle fois, cherchant quoi dire. En vérité il ne savait pas vraiment comment réagir sur l'instant. « Tu sais que je t'en veux. Tu t'en doutes, et je vais pas te mentir. Mais je tiens à toi Sutton et si tu as besoin de moi, tu sais que je suis là. » Avait-il dit calmement. Hunter savait parfaitement que Sutton ne douterait pas de sa sincérité, il n'était pas du genre à mentir sur ce genre de sujet. Alors, il resta là, stoïque attendant que son flot de larme se tarisse, espérant qu'elle aille mieux et si tel n'était pas le cas, il resterait auprès d'elle jusqu'à se qu'un sourire sincère de bonheur illumine son visage.

En osant voir Sutton, en décidant de la revoir, il avait prévu de parler, espérant que leur relation demeurerait positive, qu’ils seraient amis. Puis finalement, il s’était retrouvé à tenter de la consoler après qu’elle l’ait embrassé. Non, rien ne se passait vraiment comme il le voulait et en un sens, ça l’énervait. Il n’aimait pas perdre le total contrôle. Il était peut-être encore amoureux de Sutton, dans le fond mais elle n’avait plus tant l’emprise d’autrefois, il le sentait bien. Hunter entendit sa question … « Dis... Même si tu m'en veux.. on .. on est toujours un couple ou bien, c'est fini.. ? » Comme une lame tranchante qui glisserait le long de son dos, douloureux mais inévitable, il s’était fortement attendu à cette question mais, finalement, il aurait préféré ne pas avoir à y répondre de vivre voix. Dans le fond, il l’aurait sans doute voulu, revenir à la douce période ou ils formaient un couple uni, solide et qui semblait avoir la capacité de surmonter n’importe qu’elle épreuve. Oui, il l’aurait voulu. Mais une voix dans son esprit lui intimait que ce n’était sans doute pas la meilleure solution. Ce n’était pas le meilleur chemin à emprunter. « Je … j’suis pas sur qu’on puisse l’être. Y a un fossé. Je veux dire, t’es là, toute proche mais tu sembles loin. On a passé trop de temps l’un sans l’autre … » Hunter se tus un instant avant de plonger son regard dans celui de Sutton. « Et ne me fais pas croire que durant tout se temps, tu ne faisais qu’attendre que je revienne vers toi, parce que je ne te croirais pas. » Acheva-t-il de dire avec un léger sourire tandis que la main de Sutton caressait sa joue. Bizarrement, elle semblait gênée alors qu’à contrario, Hunter gardait plaqué à son visage son air serein et protecteur, tentant de la déridé, de la rendre plus confiante et moins tendu. Mais dans le fond, elle devait savoir qu’il fonctionnait comme cela, après tant de temps passé ensemble. « Je ne peux pas te retirer de ma tête, ni de mon cœur aussi vite ... Parce que… euhh.. » Hunter entendit son léger rire, son visage s’illumina un court instant et, quand bien même cela ne dura-t-il que quelques secondes, il ne put que saluer cette passade éphémère qui ne la rendait que plus belle, comme quand autrefois, son sourire et ses rires étaient fréquents. « Je crois bien que je t’aime. » Un vague sourire demeurait sur les lèvres d’Hunter car même s’il n’en avait jamais douté, il était évident que les choses étaient différentes maintenant, pour tout un tas de raison qu’il serait sans doute trop long de citer, parmi elles, le fait qu’elle se soit volatilisé de sa vie sans crier gare était majeur. Un fossé peut-être pas si énorme que cela mais présent tout de même séparait les deux êtres qui autrefois, ne se voyaient pas être l’un sans l’autre. La nature humaine était faite de telle sorte que l’Homme semblait bien vite se satisfaire d’une autre personne.

Hunter avait de nouveau légèrement sourit à Sutton, tendit que, posant une main sur sa joue, il entreprit d’y retirer quelques larmes brouillant le visage de la jeune femme. « On efface pas le passé en un clin d’œil, Sutty. Evidemment que tu ne peux pas retirer de ton cœur et de ta tête. » Avait-il commencé, lui lançant un regard emprunt de bon sentiments. « Et je te retirerais pas non plus de mon cœur aussi facilement. Je suis même pas sur de vouloir t’en retirer, d’ailleurs. Mais l’eau à coulé sous les ponts, pas vrai ? » La question était purement rhétorique, évidemment que l’eau avait coulé sous les ponts, beaucoup d’eau même. Il l’avait regardé rapproché doucement son visage de lui, les larmes se faisant plus rare mais la peine se lisait encore. Posant les mains sur ses joues encore rosies par la frénésie de peine, il lui sourit doucement. « Mais, si tu tiens à l’entendre, je t’aime aussi. » Avait-il dit, avant de l’embrasser avec douceur. Certes, l’amour n’était peut-être plus le même qu’auparavant, mais il n’en demeurait pas moi présent, peu importe la forme qu’il avait prit. Ses lèvres se détachèrent pour la deuxième fois de la journée de celle de Sutton et il lui offrit, à nouveau, un sourire. Avant de la prendre une nouvelle fois dans ses bras, geste de réconfort. Comme toujours, le gentleman qu’il était prenait le pas sur l’homme blessé qu’il avait été.

« Je l’espérais, qu’un jour je te verrais réapparaître, oui. Et t’as beau pas me croire, c’est toi le pire. » Bizarrement, Hunter n’y croyait qu’à moitié. Si tel était le cas, comment expliquer que même en étant revenu, elle n’avait pas reprit contact ? Qu’elle l’avait mis à l’écart de son existence comme s’il n’avait été qu’éphémère dans son existence et que, déjà, elle l’avait oublié ? Qui pouvait donner de bonne raison à cela ? Sutton elle seule, sans doute. Mais il ne parvenait pas à lui poser la question. Alors, il se contenta de répondre tout autre chose. « J’espérais te revoir autant que je t’en veux. Je ne l’ai jamais caché, tu sais. » Dit-il doucement. C’était vrai, même s’il l’avait enfoui, ce n’est pas pour autant qu’il cachait totalement le fait que la disparition de Sutton l’avait désappointé, ça avait fait beaucoup à digérer après son divorce d’avec son ex-femme. Hunter avait enchaîné les erreurs. La première, d’avoir trop aimé son ex-femme. L’ex Mme Gibson qu’il avait idéalisée, il l’avait vu comme la femme de sa vie, comme dans un conte de fée. La seconde, d’avoir fait confiance à son frère, d’avoir crut qu’un membre de la famille ne pourrait jamais commettre un tel affront. La troisième, de s’être laissé piétiné par sa peine lors de son divorce, faiblard, le cœur fané, l’âme dévasté, l’épave humaine, l’ombre de son ombre. La quatrième, d’avoir laissé Sutton s’imprégner dans son cœur comme un tatouage indélébile qui jamais n’en ressortira totalement, si peu de temps après son divorce. Mais elle était là, comme un ange qui pourrait la réconforter, douceur dans les ronces. Petit bout de paradis dans son enfer. « Mais si tu l’espérait tant, pourquoi tu m’as jamais appelé ? » Parce que soudainement, Hunter avait l’impression d’être l’idiot de l’histoire, celui qui revenait comme un con parce qu’il était trop gentleman pour rester loin d’elle sans être préalablement assuré qu’elle allait mieux. Le bouffon du roi.
« Vrai » Dit-elle, sans recevoir de réponse à part un sourire. Qu’y avait-il d’autre à dire de toute façon ? C’était évident, les aiguilles du temps se mouvaient, les dépassaient, les écrasaient. Et surtout, les éloignaient. « Tu veux tenter de nouveau, ou tu préfères que je sortes de nouveaux mes phrases tuantes ? Quoique on peut très bien être amis avec un certains plus.. » Hunter fronça légèrement les sourcils, décortiquant une à une les propositions qu’elle faisait là, comme s’il n’avait plus qu’à choisir alors que s’était bien plus compliqué que cela. Petit un, il pouvait être de nouveau avec elle. La résurrection ‘’D’Hunter et Sutton’’, oui mais, pour combien de temps ? Quand, à nouveau, s’enfuirait-elle ? Ou trouvait-elle pour son cœur un gardien plus attentionné ? Petit deux, subir à nouveau ses phrases acerbes bourrés de cynisme dévastateur. Petit trois, être, bien qu’elle formulait ça plus joliment, son sexfriend. Bonjour le sextoy. Il fit une légère moue. « Je ne serais pas ton jouet, Sutton. » Dernière proposition : refusée ! « Ni ton sac de frappe. » Deuxième proposition : refusée ! Et la première alors ? Celle qui l’avait le plus interpellé ? Bonne question. Cœur vacillant, raison gueulant de faire le bon choix. Prendre le risque de souffrir à nouveau ? Ou garder ses distances ? Pourquoi dans ses options, n’avait-elle pas donné le simple mot ‘’amis’’ ? Hunter soupira doucement. « Et pour cette deuxième chance, cela dépend surtout de toi, Sutty. » Dit-il avec douceur, caressant brièvement sa joue avant de respirer un grand coup. Oh, le destin risquait de lui en faire voir de toutes les couleurs, il le sentait. Limite sadomaso, finalement. Hunter s’était extirpé d’une vie de merde assassine et il était comme qui dirai, prêt à y retourner, possiblement tête baissée.

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